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 Bad Reputation

Pierre de Gaillande

Juin 2010 : le CD

 

         

La note de Didier Agid : Bad reputation The path that leads to Brassens

It’s difficult for Anglophones to imagine the importance of Georges Brassens in French culture during the last few decades. As a singing star he is as popular in France as the Beatles in England: any French person can hum a good dozen of his songs, young artists continue to cover his songs and almost every current headlining act claims him as an influence. For many, he is also the spiritual descendant of the greatest French poets: from Francois Villon to Louis Aragon, by way of La Fontaine, Verlaine and others. Conscious of his place in this lineage, Gabriel Garcia Marquez, winner of the Nobel Prize for literature, granted him the title of the greatest French poet of his time. Writers and philosophers also cite him as an influence.
 
And as French as Brassens may be, he remains universal. Why wouldn’t he  be as universal as Ibsen who wrote in Norwegian, a language spoken by only four million people? Brassens was a modern troubadour whose rich art was the confluence of many currents. Literary current: an erudite poet with a seasoned technique, a man of great culture. Musical current: a musical memory of la chanson (it was said that he knew 3000 songs by heart), a huge lover of jazz (he took great pleasure in recording an “instrumental” record of his songs with a group of American jazz musicians, an idea which was revisited after his death by Lionel Hampton).
 
There have been a few adaptation attempts seeking to introduce this strange character to English speakers, most of them not reaching more than a happy few French culture insiders. Lately, however, Bad Reputation has, in my opinion finally united the necessary assets to go further. It took an American musician, a composer himself, able to integrate the harmonic and especially the rhythmic subtlety of Brassens’ very complex, apparently simple, yet supreme art. What was perhaps needed to overcome translation difficulties that some call insurmountable, was the will of a man of two cultures, Pierre de Gaillande. And to render the language of Brassens, what was perhaps needed was the American English that can so nicely handle complexities without losing itself in intellectualism.

En Français : Bad Reputation, le chemin qui mène à Brassens

 Il est difficile aux anglophones d'imaginer l'importance de Georges Brassens dans la culture française depuis quelques dizaines d'années. En tant que vedette de la chanson, il est, en France, aussi populaire que les Beatles en Angleterre : n'importe quel Français peut vous chantonner une bonne douzaine de ses chansons, de jeunes artistes ne cessent de l'interpréter et presque toutes les têtes d'affiches actuelles se disent avoir été influencées par lui. Pour beaucoup, il est aussi le descendant spirituel des plus grand poètes de la langue : de François Villon à Louis Aragon, en passant par La Fontaine, Verlaine et d'autres. Conscient de son appartenance à cette lignée, Gabriel Garcia Marquez, le Prix Nobel de littérature, lui a décerné le titre de plus grand poète français de son temps. Des écrivains, des philosophes se réclament aussi de son influence.

Et Brassens si français qu'il soit, est universel. Pourquoi Brassens ne serait-il pas autant universel qu'Ibsen qui écrivait en norvégien, langue alors parlée par seulement quatre millions de personnes ? Brassens fut un troubadour moderne dont l'art, très riche, est la rencontre de plusieurs courants. Courants littéraires : un poète érudit à la technique très travaillée, un homme de grande culture. Courants musicaux : une mémoire musicale de la chanson (il en connaissait, dit-on, 3000 par cœur), un grand amateur de jazz (son grand plaisir fut d'enregistrer un disque "instrumental" de ses chansons avec quelques jazzmen américains, idée qui sera reprise après sa mort par Lionel Hampton).

Il y eut quelques tentatives d'adaptation cherchant à faire connaître cet étrange personnage aux anglophones qui ne dépassèrent guère quelques cercles d'initiés à la culture française.  Bad Reputation a, pour moi, enfin réuni les bons atouts. Il fallait un musicien américain, compositeur lui-même pour intégrer la subtilité harmonique et surtout rythmique d'une musique très complexe et, art suprême, d'apparence si simple. Il fallait, pour surmonter des difficultés de traduction que certains disent insurmontables la volonté d'un homme de deux cultures, Pierre de Gaillande. Et, pour rendre la langue de Brassens, peut-être fallait-il la langue anglaise d'Amérique qui sait si bien manier le complexe sans jamais se perdre dans l'intellectualisme.

                                                                                   

01 The princess and the troubadour  

02 To die for your ideas   (avec Keren Ann)

03 Penelope   

04 Don Juan  

05 Song for the countryman  

06 Ninety-five percent   (avec Keren Ann)

07 I made myself small

08 Philistines

09 Trumpets of fortune and fame

10 Public benches

11 Absolutely nothing

12 The pornographer

13 Bad reputation


    

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